Plus solides et toujours aussi déterminés

Le président du conseil d’administration, Christophe Maret, et le directeur général, Joël Di Natale, partagent leur vision d’un exercice 2023 placé sous le signe de la sécurité et de la stabilité. Une année au cours de laquelle ALTIS a renforcé ses partenariats en Entremont, développé ses outils de production renouvelable et progressé dans sa transformation digitale.

Après les turbulences de l’année 2022, l’exercice 2023 est-il celui d’un retour à la normale pour les acteurs du marché de l’énergie ?

Joël Di Natale (JDN) Je n’irai pas jusqu’à parler d’un retour à la normale, car le marché reste tout de même encore tendu. Néanmoins, les choses évoluent dans le bon sens. Pour ALTIS, 2023 est une année qui rime avec sécurité et stabilité. Sécurité, car nous n’avons pas enregistré d’accident grave ni d’interruption de services. Et stabilité, car notre comité de direction a pris ses marques, renforcé par de nouvelles arrivées.

Christophe Maret (CM) Je vois aussi 2023 comme une année d’ouverture pour ALTIS, qui a réussi à consolider ses partenariats en Entremont et à s’affirmer encore un peu plus comme pôle d’innovation dans le domaine de l’eau, avec l’arrivée prochaine d’une antenne de la HES-SO. En gestation depuis 2021, le projet se concrétisera en 2024.

De quelle manière les partenariats ont-ils été consolidés?

JDN La création de l’entreprise iELLO, active dans les installations photovoltaïques, est un bon exemple de la mutualisation des ressources pour renforcer et développer nos savoir-faire. Née de l’ambition commune de DransEnergie, Sinergy et ALTIS d’accélérer la transition énergétique, iELLO apporte une réponse locale aux besoins croissants en matière de développement solaire.

CM Il y a une vraie volonté, du côté des énergéticiens comme du côté des communes du district, de se mettre autour de la table pour réfléchir à des solutions collectives. Les enjeux sont tels, en matière de réseaux intelligents ou de retour de concessions par exemple, que des actions isolées n’auraient pas de sens. Ensemble, nous sommes plus forts.

JDN L’entrée de SEDRE et de DransGrid au capital-actions de SOGESA illustre également ce souhait de rapprochement, tout comme la participation de DransGrid et de DransEnergie à certaines commissions techniques.

«Il y a une vraie volonté, du côté des énergéticiens comme du côté des communes, de se mettre autour de la table pour réfléchir à des solutions collectives.»

Christophe MARET
Président du conseil d’administration

Quelles sont les principales sources de satisfaction pour ALTIS en 2023 ?

JDN La mise en service, à l’automne dernier, de la centrale de La Montoz, du côté de Versegères, est sans conteste un des moments forts de l’année écoulée. Ce projet aboutit après trois ans de chantier et neuf ans de procédures. Il est emblématique des défis relatifs à la gestion de l’eau, puisqu’il intègre les dimensions d’eau potable, d’eau d’irrigation et d’hydroélectricité. Avec une production de 4,5 GWh, la microcentrale couvrira les besoins de mille ménages.
La signature du premier contracting global, solaire et thermique, hors de notre zone de desserte est par ailleurs un signal encourageant pour le développement de nos produits auprès d’une clientèle business valaisanne et romande.

CM Le succès rencontré par la 4e édition de la BlueArk Conférence confirme la pertinence d’un tel événement, à l’heure où la gouvernance de l’eau est un sujet incontournable. Je tiens à remercier et à féliciter toutes les personnes qui œuvrent à la mise sur pied de cette manifestation, qui attire plus de 300 personnes et des orateurs de renom venus de toute l’Europe.

2023 coïncide également avec le lancement de l’Énergithèque. Comment la population a-t-elle accueilli ce service ?

CM L’Énergithèque est un projet construit main dans la main par ALTIS et la commune de Val de Bagnes pour accompagner les citoyens dans toutes les démarches qui touchent aux économies d’énergie. La population est très réceptive aux outils que nous mettons à sa disposition, à l’image des 500 kits durabilité qui ont rapidement trouvé preneurs.

JDN On constate une prise de conscience croissante au sein de la population. La nécessité de changer nos comportements pour préserver les ressources à disposition est partagée par une grande partie des citoyens. Notre rôle est d’être aux côtés des personnes qui s’engagent sur le chemin de la transition et de convaincre celles qui hésitent de rejoindre le mouvement.

CM Ce mouvement ne peut, et ne doit pas, reposer uniquement sur les bonnes actions individuelles. C’est aux collectivités tout entières d’accélérer les choses en mettant en place les conditions propices au changement, via des subventions par exemple. À ce titre, Val de Bagnes a la chance de disposer des ressources financières pour soutenir les projets des citoyens et pour investir dans l’efficience énergétique de ses propres infrastructures.

Le cadre légal évolue lui aussi. Comment abordez-vous ces changements?

JDN Le Grand Conseil a approuvé la nouvelle loi cantonale sur l’énergie. C’est une bonne chose. Au niveau fédéral aussi, le cadre réglementaire s’adapte pour favoriser les projets renouvelables et réduire les émissions de CO2. Le défi climatique et le défi énergétique sont indissociables, car, pour décarboner, nous avons besoin d’énergie renouvelable, donc de développer notre production indigène en renforçant au passage notre sécurité d’approvisionnement.

CM Le cadre légal oscille entre incitations et contraintes. Cela fait partie de la culture politique suisse du compromis. En tant qu’énergéticien, notre mission est de mettre à disposition les solutions techniques et les infrastructures qui permettent aux différents acteurs de se conformer aux exigences de la loi. Cela nous impose de moderniser nos réseaux et de disposer des ressources suffisantes, financières et humaines, pour continuer à investir.  

JDN On ne se contente pas d’être réactifs. Nous nous devons d’être proactifs. Nous avons identifié sept axes principaux de développement d’ici à 2030. La modernisation de nos réseaux d’électricité, de chaleur ou d’irrigation en fait partie, tout comme la décarbonation de la mobilité ou l’accélération de la digitalisation.

Où en est ALTIS dans sa transformation digitale ?

JDN Notre plan de transformation digitale est ambitieux. Ce travail, en cours depuis 2022, déploiera ses premières mesures concrètes en 2024. Il nous permettra non seulement d’optimiser nos flux de gestion, mais il nous aidera surtout à mieux comprendre à la fois nos réseaux et notre clientèle. Nos réseaux, car nous pourrons collecter et interpréter davantage de données. Et notre clientèle, car nous voulons développer une plateforme digitale qui simplifiera nos relations commerciales et de conseil, tout en offrant à nos clients une expérience qui favorise les comportements vertueux en matière d’eau et d’énergie. La donnée est cruciale; dans ce domaine, la culture de l’excellence doit primer.

CM Grâce à cette digitalisation, ALTIS gagnera en agilité dans un environnement concurrentiel qui bouge très vite. L’ère des services industriels est révolue. ALTIS évolue aujourd’hui dans un écosystème qui va bien au-delà des missions régaliennes d’approvisionnement en eau et en électricité. Notre capacité à développer des solutions innovantes et à créer de la valeur et des emplois dans notre région passe par notre aptitude à nous remettre en question et à prendre des risques.

«Notre rôle est d’être aux côtés des personnes qui s’engagent sur le chemin de la transition et de convaincre celles qui hésitent de rejoindre le mouvement.»

Joël DI NATALE
Directeur général

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