Le turbinage tient ses promesses, le solaire sort de l’ombre

Les récents investissements d’Énergies Val de Bagnes portent leurs fruits. La production hydroélectrique enregistre une progression de 43% et le solaire progresse fortement.

De 19,3 GWh en 2023, la production des ouvrages hydroélectriques d’EVB SA a grimpé à 26,5 GWh en 2024. Cette progression de 37 % est due à une quantité de précipitations exceptionnelle et à l’apport de la nouvelle microcentrale de La Montoz.

Microcentrale de La Montoz: pompage pour plus de flexibilité

Après la turbine de Mayentset, qui a connu sa première année complète de fonctionnement en 2023, la microcentrale de La Montoz à Versegères a pu démontrer son potentiel sur douze mois d’affilée en 2024, générant 4 GWh. Cette installation, opérationnelle depuis octobre 2023, valorise les eaux des torrents de Bruson et Versegères.

En 2024, des travaux de réfection sur la station de pompage de la Tarpe ont permis d’améliorer la récupération des eaux en aval du Tseppiet et d’apporter davantage de flexibilité dans la gestion du turbinage. L’eau récupérée est acheminée dans le lac de retenue collinaire du Moneyeu. Ce réservoir permet un stockage pour un turbinage futur, mais il est également utile à Téléverbier pour l’enneigement mécanique des Mayens de Bruson et aux agriculteurs pour l’irrigation. Cette infrastructure multi-usage profite aux différents acteurs depuis décembre 2024.

Microcentrale de Champsec: arrêt forcé durant 5 mois

Les laves torrentielles qui ont déferlé dans le torrent du Fregnoley début juillet ont arraché la conduite qui alimentait la microcentrale de Champsec. La centrale n’a pas été endommagée, mais la production a été arrêtée durant cinq mois, le temps de réparer et de rétablir le raccordement.

Autre fait marquant à noter dans le domaine des installations hydroélectriques en 2024: la microcentrale des torrents de Verbier inaugurée en 2018 a vécu ses premiers grands travaux de maintenance.

Hausse significative du photovoltaïque

La courbe de la production photovoltaïque a décollé en 2024, après les neuf premiers mois de fonctionnement de la plus grande installation d’Énergies Val de Bagnes sur la toiture de l’Écorecyclage du Merdenson. La surface de 1350 m² équipée de 750 panneaux solaires a produit 189’404 kWh, l’équivalent de la consommation d’une quarantaine de ménages. En y ajoutant les résultats de douze autres installations photovoltaïques, EVB a quasiment doublé sa production d’énergie solaire, passant de 289’547 kWh en 2023 à 460’376 kWh en 2024.

D’autres toitures de bâtiments liés à la Commune ou au Service des eaux vont être équipées en panneaux solaires ces prochaines années. Une analyse du potentiel des sites en fonction de différents paramètres (surface, exposition, emplacement, etc.) a été menée en 2024. Elle permettra de prioriser les projets selon leur potentiel de production. Les conclusions de cette étude seront communiquées en 2025.

Conseil d’administration EVB SA
Président	Christophe MARET
Vice-présidente	Anne-Michèle LACK
Administrateur	Bruno MOULIN

BlueArk se profile comme acteur incontournable dans la gestion de l’eau

BlueArk Entremont consolide sa place et devient un acteur essentiel dans le domaine de l’eau, tant sur le plan suisse que sur la scène européenne. Le pôle d’innovation situé au Châble étudie cette ressource sous toutes ses coutures, établit des relevés de données et cherche des solutions pour une gestion de l’eau intelligente. BlueArk agit comme facilitateur et met en lien les différents professionnels de l’eau: milieu académique, entreprises, start-ups, politiques.

Basé dans l’Entremont, BlueArk rayonne déjà sur la scène européenne, à peine six ans après son installation au Châble. Depuis deux ans, le pôle d’innovation est membre de Water Europe, une communauté de gestion de l’eau à l’échelle européenne. L’intégration de l’antenne valaisanne à cette structure lui permet d’apporter une visibilité à la région, au canton et à la Suisse. Pour rappel, BlueArk Entremont mène des projets de recherche et d’innovation autour de l’eau en Valais.

Trois projets européens

Le pôle d’innovation est membre de trois projets européens en cours de réalisation et soutenu financièrement par la Confédération.

«MountResilience» a pour mission de travailler autour de la préservation des ressources hydriques dans les années à venir. Le territoire de l’Entremont est mis à profit afin de réaliser ces études. BlueArk récolte des données sur l’irrigation et inventorie les sources d’eau (torrents, lacs, sources, réservoirs). Les informations collectées permettent d’évaluer l’offre et la demande, d’anticiper les besoins et d’utiliser de manière rationnelle les ressources. Plusieurs partenaires comme l’EPFL, l’ECAL Lab, la Fondation pour le développement durable des régions de montagne, le Canton du Valais et plusieurs partenaires européens en sont parties prenantes.

«ToDrinQ» a vu le jour en 2023 et vise à mesurer de manière simple et efficace la pollution de l’eau par les bactéries.

Enfin, le projet «AMETHyST» étudie le potentiel d’utilisation de l’hydrogène comme carburant propre permettant d’aller vers la décarbonation. Il faut environ neuf litres d’eau pour produire un kilo d’hydrogène.

La BlueArk Conférence fait un carton

*Joël di Natale, directeur d’ALTIS, a livré un message d’inquiétude, mais aussi d’espoir autour des problématiques de la gestion de l’eau lors de la BlueArk Conférence.*

Plus de 320 spécialistes de l’eau issus du Valais, de la Suisse romande, de la France et de l’Italie se sont retrouvés pour assister à la 5^e édition de la BlueArk Conférence, le jeudi 21 novembre 2024 à l’Espace Saint-Marc du Châble. Une cinquantaine d’orateurs, dont Peter Brabeck-Letmathe, ancien CEO de Nestlé, et Michel Roggo, spécialiste de la photographie d’eau douce, ont abordé des thématiques importantes comme la qualité et la gouvernance de l’eau, la résilience des réseaux d’eau ou encore la ville-éponge. Le succès de cet événement, devenu désormais incontournable, montre que la problématique de la gestion de l’eau est plus que jamais d’actualité.

Microturbine, un projet phare

Elle est minuscule, produit de l’électricité avec une quantité minime d’eau et peut être installée dans des endroits isolés. La microturbine permet d’alimenter des capteurs pour monitorer des réservoirs situés dans des endroits plutôt isolés, difficiles d’accès ou peu ensoleillés.

Easy Torrent: un outil innovant pour la gestion de l’eau

*Exemple d’installation pour mesurer le débit des cours d’eau de manière simple et efficace.*

Cet outil se présente comme une solution innovante pour mesurer le débit des torrents de manière simple et à faible coût. L’objectif est de créer un kit sans devoir recourir à des travaux de génie civil. Ce système est particulièrement adapté pour les besoins en gestion de l’irrigation, le suivi des débits résiduels des captages hydroélectriques et la prévention des crues. La solution repose sur l’utilisation d’images stéréo pour la mesure en 3D du lit des torrents. Les premiers tests réalisés à Verbier, ainsi que dans les laboratoires Sensima, ont montré des résultats prometteurs, ouvrant la voie à une optimisation des infrastructures liées à l’hydrologie.

BlueArk Challenge

Le programme BlueArk Challenge s’est poursuivi en 2024. À partir du besoin d’une commune ou d’une entreprise, le pôle d’innovation sollicite des start-ups ou des milieux académiques pour chercher une solution à leur problème, avec une récompense financière à la clé et la possibilité de développer leur projet. En 2024, deux idées ont été concrétisées: la box d’infiltration, dont l’objectif est de faciliter l’infiltration de l’eau de surface en bord de route en la traitant, ainsi qu’IAquaSpy, qui vise à modéliser le réseau d’eau afin de simuler l’impact des interventions humaines, détecter les fuites ou les ruptures de conduite à l’aide de l’intelligence artificielle.

Naissance d’une antenne académique

Le laboratoire de recherche STREAM (Sustainable Technology Research in Aqua Management) de la HES-SO Valais-Wallis a vu le jour en 2024. La nouvelle entité, emmenée par Émilie Neveu, professeure assistante à la HES-SO, a pris ses quartiers dans les locaux de BlueArk au Châble. Le pôle de recherche ambitionne d’apporter des solutions concrètes, réalistes et créatives face aux défis liés à l’eau dans la région, en favorisant la collaboration avec les acteurs locaux.

L’implantation de cette antenne académique a été pleinement soutenue par les autorités communales de Val de Bagnes. Le Conseil général a accordé un crédit complémentaire de 300’000 francs en 2024 pour la participation au financement de ce pôle de recherche sur l’eau.

Changement à la direction de BlueArk Entremont

L’année 2024 marque un tournant au sein de la gouvernance de BlueArk Entremont. Yann Rodriguez a pris le poste de directeur adjoint. Il remplace Laurent Horvath, nommé délégué à l’eau de l’État du Valais depuis le 1^er avril 2024.

Conseil d’administration BlueArk Entremont SA
Président	Christophe MARET
Vice-président	Jean-Albert FERREZ
Administrateurs	Anne BÜHRER Joël DI NATALE Marcel GAY Stève LATTION Marie-Madeleine LUY Joachim RAUSIS Gilbert TORNARE

Le boom du photovoltaïque bouscule le marché de l’électricité

L’année 2024 a été marquée par une forte hausse des coûts d’ajustement et un marché de l’électricité particulièrement volatile. Ces phénomènes ont eu des répercussions sur la gestion au quotidien de SOGESA, société en charge de l’approvisionnement en électricité des réseaux de distribution SEDRE et DransGrid.

Le monde de l’électricité est en pleine mutation depuis plusieurs années. La forte croissance de l’énergie photovoltaïque amène son lot de défis et pousse les gestionnaires d’énergie à trouver des solutions. L’instabilité géopolitique exerce également une influence sur le marché de l’énergie. SOGESA a dû s’adapter afin d’anticiper au mieux ces fluctuations.

Augmentation des coûts liés à l’énergie d’ajustement

SOGESA a été fortement impactée par la hausse des coûts de l’énergie d’ajustement. Celle-ci correspond à l’écart entre l’électricité prévue la veille pour le lendemain et celle effectivement consommée et produite. Les coûts de ces écarts ont explosé en 2024, notamment en raison de la croissance rapide du photovoltaïque en Suisse et de la difficulté à prévoir ce type de production. Ce phénomène a entraîné des coûts importants qui ont impacté négativement les résultats de la société. Dans ce secteur, SOGESA enregistre une perte pour l’année 2024, répercutée sur ses réserves sans affecter les clients.

Excédent de production et prix négatifs

Une augmentation du nombre d’heures avec des prix négatifs sur le marché spot a été observée principalement les week-ends. Ce phénomène est lié à une surproduction d’énergie par rapport à la demande. Ce déséquilibre a contraint SOGESA à payer pour vendre, à certaines heures, la part d’énergie excédentaire. Ce phénomène se produit surtout entre 10h00 et 18h00. Il est principalement dû à l’excédent de production solaire, mais impacte toutes les productions qui voient leurs prix chuter lorsque la production solaire est très forte. On parle de risque de cannibalisation par le photovoltaïque des autres types de production. A l’avenir, cette tendance nécessite de trouver des solutions pour mieux gérer l’équilibre entre l’offre et la demande.

En réaction à ces deux phénomènes, SOGESA travaille à l’amélioration continue de ses prévisions de consommation et de production. Elle essaie également de mettre en place des systèmes permettant le pilotage de ses propres installations solaires.

Changement de groupe bilan

Face aux enjeux liés aux coûts de l’énergie d’ajustement, le sous-groupe bilan INERA, dont fait partie SOGESA, a décidé en 2024 de soumettre un appel d’offres pour les prestations de groupe-bilan. L’appel d’offres a été remporté par Axpo, qui fournit cette prestation depuis le 1^er janvier 2025. Cette prestation était assurée par le groupe bilan Valais jusqu’à fin 2024.

Évolution du cadre législatif

En juin 2024, la loi sur l’énergie a été adoptée en votation populaire. Les distributeurs et fournisseurs d’électricité, dont SOGESA fait partie, ont été associés à la phase de consultation pour la mise en place des ordonnances d’application de la loi. Celle-ci s’est faite avec l’aide des associations de la branche de l’énergie, telles que l’Association des entreprises électriques suisses (AES). Un premier train d’ordonnances a été publié en novembre 2024 et sera appliqué en 2025 pour le calcul des tarifs 2026. Cela entraine des adaptations du modèle utilisé par SOGESA pour la fourniture aux distributeurs SEDRE et DransGrid, afin de permettre à tous les acteurs de se conformer au nouveau cadre légal.

Changement à la direction

Pierre-Alain Troillet a fait valoir son droit à la retraite fin mai 2024. La société tient à le remercier pour son engagement envers l’entreprise et ses collaborateurs, ainsi que pour tout le travail accompli. Pierre-Alain Troillet a baigné dans l’univers de l’électricité auquel il a consacré plus de 35 ans de sa vie. Il pourra désormais pleinement se consacrer à ses activités de prédilection, dont la chasse et le ski.

Michel Mittaz, ingénieur en mathématiques, a pris sa succession. Il mettra toute son énergie au service de la société en naviguant au mieux au cœur de cette période de transition.

Arrivée d’un nouveau collaborateur

Julien Albasini a rejoint l’équipe de SOGESA en avril 2024 afin d’assurer la gestion des prévisions journalières ainsi que le bon fonctionnement de l’outil informatique de gestion des énergies.

Conseil d’administration SOGESA
Président	Christophe MARET
Vice-président	Marco SAALFRANK
Administrateurs	Marie-Claude DEBONS Marcel GAY Nicolas JORDAN Stève LATTION Laurent NANZER Joachim RAUSIS Éric ROSSET Pascal TORNAY Thierry VOUTAZ