La production des installations d’Énergies Val de Bagnes a considérablement augmenté en 2023, principalement grâce à des conditions climatiques favorables.
Freinée par un manque général de précipitations en 2022, la production des ouvrages hydroélectriques d’EVB SA a atteint 18,5 GWh en 2023. Un total en progression de 33% par rapport à l’année précédente, qualifiée de sèche, et de 5% par rapport à la moyenne des trois dernières années.
Premiers mégawattheures pour la centrale de La Montoz
Si le niveau de disponibilité de l’eau explique en grande partie cette augmentation, la mise en service de nouvelles centrales a également contribué à accroître la production d’énergie renouvelable sur le territoire communal, à l’image de la turbine de Mayentset qui a connu sa première année complète de fonctionnement.
D’autre part, le début de l’exploitation de la microcentrale de La Montoz a constitué l’un des moments forts de l’année pour EVB. Il concrétise un investissement de 8 millions de francs et marque l’aboutissement de trois années de chantier et de neuf ans de procédures. Opérationnelle depuis octobre 2023, l’installation valorise les eaux des torrents de Bruson. D’une puissance de 1 MW, elle couvrira, à terme, l’équivalent de la consommation annuelle d’un millier de ménages grâce à une production de 4,5 GWh. La microcentrale atteindra son plein potentiel après la réfection de la station de pompage de la Tarpe permettant la valorisation des eaux en aval du Tseppiet. Ces travaux auront lieu en 2024.
Des innovations dans les tuyaux
Toujours à la recherche de solutions innovantes pour optimiser la production d’énergie, EVB participe au développement de la miniturbine Duo Turbo. Déjà en exploitation au réservoir de Médières, ce système ingénieux fait office de coupe pression dans les conduites d’eau potable, et utilise cette énergie pour générer de l’électricité. Deux nouvelles turbines Duo Turbo seront installées en 2024.
L’exploitation de la centrale alimentée par les torrents de Verbier, la plus importante du réseau avec celle de La Montoz, fait l’objet de réflexions afin d’en optimiser le potentiel. L’autorisation d’utiliser les forces hydrauliques des torrents de Verbier et de la Tintaz limite le prélèvement du 1er mars au 1er novembre. Les conditions météorologiques des hivers derniers auraient permis de turbiner les eaux tout en respectant les débits résiduels minimums. A contrario, le temps chaud et sec en période estivale impacte les débits et restreint le turbinage. Les éléments de contraintes liés à cette autorisation ont clairement évolué et méritent d’être réétudiés.
Vers toujours plus de photovoltaïque
Côté énergie solaire, EVB poursuit ses investissements afin d’équiper les bâtiments communaux d’installations photovoltaïques. Les 1350 m2 de toiture de l’Écorecyclage du Merdenson, ouvert à l’automne 2023, sont ainsi recouverts de 750 panneaux solaires. Il s’agit de la treizième centrale photovoltaïque propriété d’EVB. C’est aussi la plus importante, avec une production attendue de 270’000 kWh, soit l’équivalent de la consommation d’une soixantaine de ménages.
EVB étudie par ailleurs l’opportunité d’équiper les infrastructures de production hydraulique existantes en panneaux solaires. L’analyse du potentiel des sites en fonction de différents paramètres (surface, exposition, emplacement, etc.) est en cours.
Conseil d’administration EVB SA
Président
Christophe MARET
Vice-président
Anne-Michèle LACK
Administrateurs
Bruno MOULIN
BlueArk consolide son réseau en Suisse et l’étend dans l’Arc alpin et en Europe
Les enjeux liés à la gestion de l’eau ne se limitent pas aux frontières communales, régionales ni même nationales. Ils concernent l’entier de l’Arc alpin. Les problématiques rencontrées par les villes et les vallées alpines en Suisse, en France ou en Italie sont souvent identiques. Créer des synergies augmente les chances de succès de nouveaux produits et services pouvant répondre aux défis des collectivités et des utilisateurs.
Après avoir réussi son lancement en Entremont et en Valais à partir de 2018, et su rassembler une communauté active autour de projets stimulants, BlueArk est entré dans une nouvelle dimension. En s’ouvrant désormais à l’Arc alpin et à l’Europe, ce pôle d’innovation dans le domaine de l’eau intéresse un nombre grandissant de contacts, de start-ups, d’entreprises et de partenaires académiques, afin de trouver des solutions de plus en plus pertinentes pour les communautés locales. En témoigne la collaboration avec l’entreprise norvégienne InfoTiles, qui nous permet de bénéficier rapidement de tout un savoir-faire algorithmique afin de repérer les problèmes d’intrusion d’eaux parasites dans les conduites. L’entreprise voit d’ailleurs un intérêt à s’installer en Entremont pour y développer ses activités en lien avec ce nouveau marché alpin.
De nouvelles solutions en test
Comment garantir l’accès à l’eau potable, aussi bien en qualité qu’en quantité ? Comment optimiser l’utilisation de cette ressource entre les différents acteurs, notamment durant les périodes tendues de la saison de ski et des chauds mois estivaux ? Comment aider les agriculteurs de montagne, qui comptent de plus en plus sur l’irrigation pour combler les déficits hydriques, alors que les producteurs d’électricité sont sous pression ? C’est avec ces questions en tête que BlueArk poursuit ses recherches et ses activités dans un contexte de changements climatiques, économiques, juridiques et sociétaux, qui influence notre vision de la gestion future de l’eau.
Plusieurs démonstrateurs ont été réalisés pour tester des solutions nouvelles, à l’image du projet visant à équiper les cabanes de montagne d’un système de traitement compact et autonome leur donnant accès à une eau potable. D’autres tests ont été menés, par exemple sur des vannes entièrement autonomes pour piloter les réseaux, sur des instruments de mesure du débit des torrents, sur des capteurs d’humidité des sols ou sur des vannes pilotables dans le cadre de l’irrigation en montagne.
Projets phares de l’année
Pollution des sources connectées
La mesure en direct de la qualité des eaux de source est très difficile dans un cadre alpin. Via BlueArk et ALTIS, l’entreprise suisse Romag a mis au point une turbine qui autoalimente des capteurs de pollution et qui, en cas de problème, permet d’isoler automatiquement du réseau la source problématique. Ce nouveau système sera commercialisé par Romag dès 2024.
Mesure rapide de la contamination bactérienne
Mesurer la pollution de l’eau par les bactéries prend généralement de nombreuses heures, ce qui rend les détections et les mesures à prendre problématiques. Dans le cadre du projet européen ToDrinQ, Udetec met au point un système simple et très rapide afin de mesurer une pollution bactérienne des sources en une heure.
Monitoring du débit des torrents
Si le débit des grands cours d’eau est relativement aisé à maîtriser, il en va tout autrement pour celui des ruisseaux de montagne. Avec des orages de plus en plus surprenants et intenses, et des périodes sans pluie de plus en plus longues, connaître en direct le niveau des torrents est capital. Deux projets ont été réalisés dans ce sens. Les résultats sont encourageants en vue du passage du prototype à l’industrialisation.
BlueArk participe également à deux projets européens importants, soutenus financièrement par la Confédération : MountResilience et AMETHyST. Le premier porte sur l’utilisation des données en matière de qualité et de quantité d’eau d’irrigation. Le second étudie le potentiel d’utilisation de l’hydrogène – 10 litres d’eau sont nécessaires à la production de 1 kilo d’hydrogène – comme vecteur de décarbonation des stations alpines en tant qu’alternative au diesel.
BlueArk reçoit le prix de l’innovation Water Europe
Créée en 2004 par la Commission européenne, Water Europe est une plateforme incontournable de l’industrie de l’eau, tant au niveau de la technologie, de la stratégie, que des enjeux politiques, ainsi que par sa capacité à tisser des liens entre ses membres publics, privés et académiques.
Water Europe a récompensé BlueArk pour ses travaux sur l’irrigation et l’optimalisation de la consommation d’eau par l’agriculture. Une belle reconnaissance pour nos actions innovantes dans l’Arc alpin ! Représenté ci-dessous par son directeur adjoint Laurent Horvath (au centre), BlueArk a reçu le prix de l’innovation Water Europe.
De plus, BlueArk va intégrer le programme de Living Lab européen sous la gouvernance de Water Europe, en tant que seul laboratoire suisse et représentant de la région alpine.
Un comité stratégique de haut niveau
Pour échanger sur les défis de la gestion de l’eau dans l’Arc alpin et sur les pistes d’action pour BlueArk ces prochaines années, sept personnalités internationales de haut niveau se sont réunies en Entremont. Elles ont notamment relevé la lenteur du rythme législatif, en décalage avec la rapidité des changements climatiques auxquels nous faisons face. Outre l’accent mis sur l’importance de la formation et la nécessité de penser la gestion de l’eau au niveau régional, la question de la tarification de l’eau a été au centre des discussions, avec une interrogation majeure à laquelle il va falloir répondre: «Quelle est la véritable valeur de l’or bleu?».
De gauche à droite: Laurent HORVATH, modérateur, BlueArk ; Luuk RIETVELD, chairman du département Eau TU Delft, Hollande; Christian STAMM, directeur député de l’Eawag, Suisse; Andréa RINALDO, EPFL, lauréat du prix Stockholm Water 2023, Italie; Laura TURLEY, senior science-policy manager, Geneva Water Hub, Canada; Durk KROL, directeur Water Europe, Belgique; Mads DAMSGAARD-HANSEN, directeur Suisse, InfoTiles, Norvège; Sofia de MEYER, entrepreneure, fondatrice d’Opaline, Suisse (en visioconférence)
Une conférence devenue une référence
Pour couronner cette année riche en évolutions et événements, la 4e édition de la BlueArk Conférence a rassemblé plus de 300 personnes, le 23 novembre au Châble. Cette édition 2023 a tenu toutes ses promesses, avec notamment une présentation d’ouverture passionnante de l’hydrologue Emma Haziza. Une quarantaine d’autres orateurs ont traité de thématiques en lien avec la gouvernance, les usages et les innovations dans l’eau. La prochaine édition est agendée au 21 novembre 2024
Un renfort technique valdôtain et un nouveau directeur adjoint
Enfin, des changements sont à relever parmi l’équipe de BlueArk. Nous accueillons Fabio Mazzucco, ingénieur chevronné, qui nous apporte son expertise dans l’analyse et la réalisation de projets ainsi que ses contacts privilégiés dans la vallée d’Aoste. De nombreux liens ont été tissés avec nos voisins italiens et les échanges de bonnes pratiques et de technologies vont encore s’intensifier.
Après presque quatre années au sein de BlueArk, Laurent Horvath s’en ira quant à lui rejoindre le Canton du Valais à partir du 1er avril 2024, en tant que délégué aux questions relatives à l’eau. Nous le remercions pour son engagement et lui souhaitons plein succès dans ses futures fonctions.
Yann Rodriguez reprendra le flambeau comme directeur adjoint de BlueArk. Ce natif de Vollèges possède une grande expertise dans la création de start-ups et l’utilisation des données de digitalisation.
Conseil d’administration BlueArk Entremont SA
Président
Christophe MARET
Vice-président
Jean-Albert FERREZ
Administrateurs
Anne BÜHRER Joël DI NATALE Marcel GAY Stève LATTION Marie-Madeleine LUY Joachim RAUSIS Gilbert TORNARE
Penser l’avenir dans un contexte en mutation
Les turbulences de l’année 2022 ont cédé leur place à un progressif retour au calme sur le marché de l’électricité, malgré un contexte géopolitique encore instable. Les défis restent nombreux pour SOGESA, qui se prépare à faire face aux changements réglementaires à venir tout en renforçant sa gouvernance.
Le marché de l’électricité s’était affolé en 2022, avec des prix franchissant des paliers jamais atteints. Les choses se sont heureusement améliorées en 2023. Les niveaux de prix ont suivi une courbe décroissante tout au long de l’année, pour revenir quasiment à ceux d’avant 2022. Si la situation s’est détendue, en partie en raison de réserves d’eau et de gaz suffisantes, le contexte géopolitique instable en Europe et le ralentissement économique en Chine contribuent au maintien d’un climat incertain dans un environnement de marché encore volatil.
Une stratégie de couverture éprouvée
Afin de tirer les enseignements de la situation exceptionnelle vécue en 2022, SOGESA a procédé, durant l’exercice sous revue, à une analyse détaillée de sa stratégie de couverture. Il en ressort que cette dernière fait ses preuves depuis plusieurs années et qu’elle reste totalement en adéquation avec la stratégie de l’entreprise. Des améliorations ont par ailleurs été apportées en cours d’année côté logiciels, avec la mise en application des nouveaux modèles de prédictions et la migration des outils de machine learning vers la nouvelle infrastructure informatique.
S’adapter au nouveau cadre légal
En mai 2023, le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a modifié l’ordonnance sur les garanties d’origine et le marquage de l’électricité (OGOM). L’obligation de déclaration de la provenance de l’électricité passera, dès 2027, d’un rythme annuel à un rythme trimestriel. Ce changement a pour objectif, selon le DETEC, «de mieux représenter la saisonnalité de la production et de la consommation d’électricité et de rendre le marquage plus transparent pour les consommateurs finaux».
Cette évolution réglementaire oblige SOGESA à revoir sa stratégie en la matière, puisque les garanties d’origine n’auront plus qu’une validité trimestrielle. Certains de nos produits actuels valorisent une énergie 100% hydraulique suisse ou 100% renouvelable valaisanne. Ces garanties pourront-elles être conservées à l’avenir ? Devrons-nous ajouter de nouveaux produits à notre portefeuille, comme une offre 100% décarbonée ? Les réflexions sont en cours, tout comme celles liées aux conséquences de la vaste réforme de l’énergie adoptée par le Parlement à l’automne 2023, et objet d’un référendum en juin 2024.
Deux nouveaux actionnaires
Les sociétés SEDRE SA et DransGrid SA font leur entrée au capital-actions de SOGESA, qui a cédé la totalité de ses participations dans SEDRE SA et a vendu ses actifs réseaux moyenne tension à cette dernière.
Signalons encore, sur le plan des ressources humaines, la nomination de Michel Mittaz au poste de directeur adjoint de SOGESA pour succéder à Pierre-Alain Troillet, dont le départ à la retraite interviendra au 31 mai 2024.
Conseil d’administration SOEGSA
Président
Christophe MARET
Vice-président
Marco SAALFRANK
Administrateurs
Marie-Claude DEBONS, Marcel GAY Nicolas JORDAN Stève LATTION Laurent NANZER Joachim RAUSIS Eric ROSSET Pascal TORNAY Thierry VOUTAZ
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