Le CAD continue de s’étendre et de séduire

Dans un contexte de crise énergétique, GECAL SA a noté une augmentation des demandes de raccordement à ses réseaux de chauffage à distance en 2022. Résultat: un quart de chaleur produite en plus que l’année précédente, et une réduction d’environ 20% des émissions de CO2 liées au chauffage des bâtiments situés sur la commune.

Le marché énergétique a été marqué, l’an dernier, par une augmentation générale des prix de l’électricité et des autres agents énergétiques, dont les pellets. De nombreuses communications nationales ont été effectuées en cours d’année afin que la population suisse se prépare à un risque de pénurie d’électricité pour l’hiver 2022 – 2023. En conséquence, les équipes de prospection de GECAL SA ont observé une augmentation marquée des demandes de raccordement aux réseaux de chauffage à distance (CAD).

Hausse de la production de chaleur et baisse des émissions de CO₂

Les différents réseaux CAD développés et exploités par GECAL ont produit et distribué 18,3 GWh de chaleur renouvelable à plus de 260 points de fourniture des villages de Verbier, Villette, Vollèges et Bruson et de la Commune de Sembrancher. Cela correspond à une progression de la chaleur produite de plus de 25% par rapport à l’année 2021, et ce, malgré un printemps et un automne plus chauds que la moyenne des dix dernières années. Cette performance a été réalisée tout en assurant des services de haute qualité aux usagers.

En 2022, les émissions de CO₂ liées au chauffage des bâtiments situés sur la commune de Val de Bagnes ont été évaluées à environ 30’000 tonnes. En remplaçant l’équivalent de deux millions de litres de mazout, la chaleur renouvelable fournie par GECAL a permis de réduire ces émissions de 5200 tonnes, soit environ 20%. La société contribue ainsi à la décarbonation du chauffage des bâtiments de la région.

Le réseau CAD de Verbier se développe

Dans le même temps, les équipes d’ALTIS et leurs sous-traitants ont poursuivi l’extension du réseau CAD de Verbier avec la pose de 5,8 km de nouvelles conduites (+17%). Vingt-six nouveaux bâtiments et cinq nouvelles rampes chauffées avec de l’énergie renouvelable ont pu être raccordés (+14%). Cela génère 1700 kW de puissance supplémentaire, portant la puissance totale raccordée aux différents réseaux à environ 12,6 MW.

L’évolution du réseau de Verbier a suivi la planification financière prévue à long terme. Quatre gros chantiers de développement des artères principales et une dizaine de chantiers de densification ont été réalisés pour un investissement global de 2,8 millions de francs. La réalisation de deux rampes chauffantes communales a débuté pour un budget engagé en 2022 de l’ordre de 750’000 francs.

S’adapter à la volatilité des prix

La tarification d’accès à l’énergie de nos réseaux a dû être revue pour passer à une tarification dynamique. L’avantage réside dans la possibilité de s’adapter chaque année à la volatilité des prix des ressources primaires (bois, mazout, électricité).

Conseil d’administration GECAL SA
Président	Christophe MARET
Vice-président	Marie-Madeleine LUY
Administrateurs	Anne BÜHRER Eric ROSSET Frédéric POCHON Jürgen TAUDIEN

Le manque d’eau a freiné la production

En recul d’un quart par rapport à l’exercice précédent, la production totale des installations contrôlées par Energies Val de Bagnes SA a souffert des conditions climatiques.

L’année 2022 a été caractérisée par un manque général de précipitations, qu’il s’agisse de neige ou de pluie. Ce déficit a eu un impact sur le fonctionnement de nos unités de production hydraulique, qui n’ont pas pu «tourner» à leur plein potentiel. Le total d’énergie produite par nos microcentrales affiche ainsi un recul marqué en comparaison de l’année précédente (-25,8%). Les installations qui ont le plus souffert du manque d’eau sont principalement celles de Profray II (turbinage des torrents de Verbier), avec à peine 3 millions de kWh produits en 2022 , contre 6 millions de kWh enregistrés les deux années précédentes; de Cries, avec une baisse de production de 1 million de kWh; et de Profray I (turbinage des eaux usées de Verbier), avec 400’000 kWh de moins qu’au cours des quatre dernières années.

La gestion de l’eau sera, à n’en pas douter, une thématique sensible à l’avenir. Faut-il prioriser l’eau potable, la défense incendie, l’irrigation des champs, le turbinage ? Des arbitrages devront être faits quant à l’usage de cette ressource.

Production solaire et de couplage chaleur-force en hausse

Le temps sec a en revanche bénéficié à nos installations photovoltaïques. Les douze centrales en service ont produit 271’000 kWh, soit 6,6% de plus qu’en 2021. Des projets de nouvelles centrales sont en cours et se concrétiseront en 2023 et 2024, notamment du côté de la déchetterie du Merdenson. EVB SA profite des nouvelles constructions publiques ou de la réfection des toitures de bâtiments communaux pour y poser des panneaux solaires, comme cela a été le cas sur l’école de Bruson en 2022.

L’unité de couplage chaleur-force de la STEP de Profray a enregistré une hausse de production, à près de 600’000 kWh (+17%). Cette augmentation significative est le résultat du remplacement d’un équipement par un modèle plus performant ainsi que du traitement du petit-lait de la laiterie de Liddes, qui, ajouté à celui des autres laiteries, est intégré dans le processus de méthanisation, augmentant ainsi le volume de gaz disponible.

Au final, toutes sources d’énergie comprises, la production totale d’EVB SA a diminué de 24,6%, passant de 19,5 à 14,7 millions de kWh. Cette baisse de production correspond à la consommation moyenne annuelle d’environ 1000 ménages. En comparaison de la moyenne des deux dernières années, le recul est de 27,4%.

Mise en service d’une nouvelle turbine

Du côté des infrastructures, relevons la mise en service de la turbine de Mayentset, début décembre. D’une puissance de 125 kW pour une capacité de 40 litres/seconde et une pression statique de 36,5 bar, cette installation valorise la différence d’altitude entre la station de filtration des Ruinettes et le réservoir du Mayentset. Sa contribution à l’autoproduction hydraulique d’EVB SA devrait représenter près de 400’000 kWh par année.

Avancement du projet «Rive gauche»

Au chapitre des chantiers, le grand projet de la Rive gauche avec la construction de la microcentrale de La Montoz, à Versegères, progresse en vue d’une mise en service à l’automne 2023. Avec une puissance de 1000 kW et une production estimée à 4,8 millions de kWh par année, cette installation sera la onzième microcentrale sous gestion, et la deuxième plus puissante de la société.

Parmi les autres projets en cours, notons celui du remplacement de l’installation de contrôle/ commande de la turbine du Pas du Lein, dont la phase de réalisation va débuter prochainement.

Economiser l’or bleu

L’année 2022 a été caractérisée par une forte sécheresse, qui a soulevé plusieurs inquiétudes et contraint ALTIS à prendre des mesures de restriction d’eau.

On les croit intarissables, les sources qui alimentent les fontaines, les cannes d’irrigation ou les robinets domestiques. L’épisode de sécheresse de l’année 2022 a pourtant démontré que l’eau pourrait tôt ou tard manquer, et placé au centre de la table la question de la gouvernance de l’or bleu.

Niveaux au plus bas et restrictions

Des précipitations hivernales plus faibles que d’habitude et de fortes chaleurs estivales ont mis à mal certaines sources communales, notamment le lac de Louvie, utile aussi bien pour l’eau potable que pour l’eau d’irrigation. Si les sources n’ont jamais été à sec, leurs niveaux étaient très bas, et ce, bien plus tôt que d’ordinaire. L’eau n’a donc jamais manqué, mais sa disponibilité a tout de même suscité certaines craintes.

Par mesures d’anticipation et d’économie, des avis de restriction ont été émis, dès mi-juillet, sur plusieurs secteurs en ce qui concerne l’eau d’irrigation. La population a également été sensibilisée à un usage économe de l’eau potable et de l’eau d’arrosage. Des fontaines ont par ailleurs été coupées préventivement.

Chantier en rive gauche

Dans une perspective multifluide, les aspects liés à l’eau potable et à l’eau d’irrigation ont été intégrés au projet de valorisation des torrents de Bruson et de Versegères. Ce chantier, qui verra la mise en service à l’automne 2023 d’une nouvelle microcentrale, a pour objectif de capter davantage d’eau et de la redistribuer de manière plus efficace, pour l’irrigation tout d’abord, puis pour la production d’énergie.

L’irrigation, un réseau complexe

Bien qu’ALTIS ait une très bonne connaissance des réseaux d’eau communaux, et en maîtrise les infrastructures, la gestion du réseau d’irrigation s’avère complexe. D’importants efforts sont déployés afin d’apprendre à mieux connaître ce réseau, notamment grâce à des relevés de données. Le projet ODILE d’optimisation de l’eau d’irrigation, conduit par BlueArk Entremont, en est un exemple.

Phase de test à la STEP

Au niveau du réseau d’assainissement, une importante phase de test a été réalisée en 2022 à la STEP, afin de préparer les travaux à venir en 2023 relatifs au traitement du carbone et au remplacement de plusieurs conduites. Cette étape a permis de démontrer l’efficacité du traitement et le respect de toutes les normes en vigueur, quand bien même une partie des installations qui seront remplacées ont été mises à l’arrêt.